Haut-Karabakh : les églises arméniennes de France attendent "des actes forts" de la communauté internationale
Alors que le Premier ministre arménien et le président azerbaïdjanais ont prévu de se rencontrer en Espagne le mois prochain pour échanger après l'opération militaire que vient de réaliser l'Azerbaïdjan contre les séparatistes arméniens au Nagorny Karabakh, les Églises arméniennes de France publient un communiqué pour dénoncer l'extermination des Arméniens dans cette région sous haute tension.
"Nous sommes las de lancer des appels qui ne sont entendus de personne !" Dans un communiqué publié le 22 septembre, les Églises arméniennes de France dénoncent "l'extinction des arméniens du Haut Karabakh" et appellent la communauté internationale à prendre des mesures fortes.
"Nous sommes las de lancer des appels qui ne sont entendus de personne !"
— Romain CHOISNET (@comcnef) September 22, 2023
Communiqué des Églises arméniennes de France : "L'extinction des arménien du Haut Karabakh est en marche" pic.twitter.com/A7FZrJ8lZy
"Depuis le 19 septembre, I'Azerbaïdjan mène une vaste offensive qu'elle qualifie 'd'opération antiterroriste' contre la population civile pacifique du Haut Karabakh. Durant la seule journée de mardi, l'armée azérie a tué 27 Arméniens, dont un enfant, blessé plus de 200 personnes et contraint au déplacement plus de 4 000 civils. Le mode opératoire de cette offensive n'est pas sans rappeler celui de l'attaque de septembre 2020. Elle a été précédée d'une vaste opération de 'communication' utilisant des éléments de langage et des arguments totalement fallacieux sur le thème de 'provocations arméniennes'." Peut-on lire dans ce document qui exprime toute la lassitude des chrétiens arméniens de France, alors que l'histoire ne cesse de se répéter.
Ils l'affirment, "en réalité il ne s'agit que du parachèvement politique et militaire d'un plan d'extermination des Arméniens de la région au sens le plus large du terme, qui vise à plus ou moins brève échéance la République d'Arménie et sa population".
"Les chiffres se suffisent à eux-mêmes : un demi-million d'Arméniens vivaient en Azerbaidjan en 1989. Il n'en reste plus aujourd'hui que quelques centaines à Bakou - le plus souvent des couples « mixtes» - qui cachent leur identité pour ne pas être persécutés."
"Le nettoyage ethnique entrepris par l'Azerbaidjan depuis sa création est donc, depuis le 19 septembre, entré dans sa phase finale", se désolent-ils.
Face à ce constat, les Eglises arméniennes de France déclarent attendre "des actes forts de la part de la 'communauté internationale'", notamment une "condamnation ferme et sans équivoque de l'agresseur azerbaidjanais", "des sanctions internationales à l'égard de ce pays et de ses dirigeants", "l'envoi d'une force internationale d'interposition au Haut Karabakh", "l'envoi d'une véritable aide humanitaire aux 120 000 Arméniens de la région", ainsi que "la mise à l'étude d'une mesure par l'ONU de la procédure de sécession-remède pour le Haut Karabakh".
Selon l'Agence France Presse, l'Arménie a annoncé dimanche que le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ont prévu de se rencontrer en Espagne le mois prochain. La réunion est prévue le 5 octobre à Grenade (sud) avec la participation du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Olaf Scholz et du président du Conseil européen Charles Michel, a déclaré le Conseil de sécurité arménien dans un communiqué.
Camille Westphal Perrier
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